Eva Rubinstein

Élégies

25 avril - 25 juillet 2009

Two Doorways, Ducal Palace, Sabbioneta | Eva Rubinstein | 1973

Bed in mirror | Eva Rubinstein | 1972

evarubinstein-galerie-in-camera

Jane standing, Minneapolis | Eva Rubinstein | 1977

Élégies

« Eva Rubinstein a traduit les détails simples de sa vie en photographies renversantes et profondes » André Kertész

in camera présente « Élégies », une exposition de la photographe américaine Eva Rubinstein.

Eva Rubinstein est née en 1933 à Buenos Aires. Sa mère Aniela Mlynarska accompagnait son mari, le pianiste Arthur Rubinstein, dans une tournée en Amérique du Sud. Elle passe son enfance à Paris, puis ses parents immigrent aux Etats-Unis au moment de la seconde guerre mondiale en 1939.

De 1953 à 1956, elle fait une carrière de danseuse et de comédienne à Broadway et Off-Broadway. En 1967, après s’être mariée et avoir eu des enfants, elle se consacre à la photographie. (Elle étudie notamment avec Lisette Model et Diane Arbus.) Depuis 1968, Eva Rubinstein vit à New York et expose ses œuvres dans le monde entier.

Eva Rubinstein photographie des lieux et des objets communs avec élégance et un sens très particulier de la lumière.
Elle a un rapport très personnel et intime avec ses sujets.
Ses images respirent la chaleur, et embrassent la vie, la mort et l’amour.

« La photographie – nous dit Eva Rubinstein – est plus lucide que l’écriture et plus durable que le rêve ».

Les photographies en noir et blanc d’ « Elégies » ont été prises entre 1969 et 1990 dans différents pays d’Europe : France, Italie, Pologne, Grande-Bretagne, ainsi qu’aux Etats-Unis.

« Les lieux choisis dans les photographies d’Eva Rubinstein sont des reposoirs à poésie. Au détour d’un palier, dans quelque château des Carpates… sur les draps chiffonnés d’une chambre solitaire, sur la faïence de la théière, Eva Rubinstein voit luire une lumière caressante et lisse qui enrobe les choses de douceur et comme d’une bonté qui est l’affleurement du passé. Rien de vieillot, cependant, mais un air de fraîcheur et de jeune propreté. Eva Rubinstein sait, comme Péguy, que ce que notre habitude maladroite appelle « vieux » est en fait de la jeunesse préservée et qu’un objet ancien est un morceau sauvé d’un temps où le monde était plus neuf qu’aujourd’hui…

Eva ne photographie que pour se trouver elle-même et elle ne se recherche elle-même que pour mieux aller vers l’autre. Ses images font penser à des décors et n’attendent pourtant aucun comédien, elles se suffisent dans la tranquillité de leur espace. C’est que l’attente est celle d’un être aimé, non d’un simulacre, ou, plutôt, qu’il est déjà là, dans la chaude intimité de la vieille maison. Parce qu’il s’agit d’amour nous atteignons ce point ultime où le sentiment de la présence de l’autre et celui de la solitude se confondent dans une seule et même chose ». Jean-Claude Lemagny

« Normalement, je ne donne pas de titre à mes expositions. Quelques fois, on me le demande, et j’essaye de trouver un mot ou une phrase qui pourrait donner une idée de l’état d’esprit de la plupart des images. J’aime beaucoup la définition du Larousse « Élégie, un poème lyrique dont le ton est plus souvent tendre et triste… » .

Pour moi ces images sont chacune une toute petite partie d’un autoportrait, qui est sûrement un peu triste, et j’espère, aussi, tendre. »

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à nous permettre d’établir des statistiques de fréquentation.
En savoir plus